Facile à fabriquer et nécessitant peu d’entretien, le béton est le matériau manufacturé le plus utilisé dans le secteur du bâtiment. Cependant, malgré sa solidité, ses performances mécaniques à la traction et la flexion sont basses. C’est justement pour compenser ces manquements que des barres métalliques sont intégrées au béton dans certaines structures. Mais le béton, étant en interaction continue avec son environnement, est exposé aux agressions extérieures. De l’humidité aux attaques chimiques en passant par les secousses, les facteurs pouvant endommager ce matériau sont nombreux. De plus, la corrosion des barres en acier est de nature à détériorer plus rapidement un béton armé.
Qu’il s’agisse de fissures ou d’éclats de béton, la réparation est possible. Mais comment s’y prendre ? Nous vous donnons ici les étapes de la réparation de béton.
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Plan de l'article
Effectuer un diagnostic du béton
Avant de lancer les travaux de réparation d’une structure en béton détériorée, vous devez effectuer un diagnostic. Ainsi, vous déterminerez la nature et l’étendue des dommages afin de choisir la méthode de réparation adéquate. Le diagnostic vous permettra de connaître la cause de la dégradation. En effet, vous saurez les dispositions nécessaires pour prévenir le problème plus tard. Le diagnostic, tout comme la réparation proprement dite, est une opération technique. Vous pouvez tout de même le réussir en tant que particulier. Il vous suffit de prendre conseil auprès d’un professionnel pour réussir cette tâche.
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Grâce au diagnostic, vous saurez si l’endommagement du béton est dû à une malfaçon, à la mauvaise qualité de certains matériaux ou à la corrosion de l’armature. Pour information, les cycles de gel et de dégel sont susceptibles de créer des fissures internes, externes et l’écaillage externe du béton. De même, l’humidité, le CO2, des éléments chimiques et la rouille peuvent causer la dégradation de ce matériau. Lorsqu’il s’agit de crevasses à la surface, vous pouvez effectuer vous-même les travaux de réparation. Par contre, si les armatures sont endommagées et se retrouvent à découvert, l’intervention d’un spécialiste sera nécessaire. Pour les réparations à exécuter vous-même, l’usage d’un mortier de réparation fibré vous facilitera la tâche.
Préparer la surface détériorée du béton pour la réparation
Une fois le diagnostic posé, vous devez rassembler le matériel et les matériaux à utiliser pour réparer le béton détérioré. Nous vous recommandons un produit de classe R3 et à retrait monocomposant si vous cherchez un mortier de réparation fibré de qualité pour vos travaux. La préparation de la zone détériorée est indispensable. Vous réussirez l’opération grâce à des astuces toutes simples. Commencez par piquer la surface détériorée à l’aide d’un marteau piqueur ou d’un pic métallique.
Ensuite, retirez les parties peu résistantes. Passez maintenant une brosse métallique sur la surface à traiter afin de la débarrasser des plus petites parties friables. Puis retirez les poussières de la zone à réparer à l’aide d’une balayette pour favoriser l’adhérence du mortier de réparation. Vous aurez à coffrer la surface endommagée si elle a subi des éclats de béton. Enfin, vous devez humidifier à refus (arroser en fine pluie) la zone, et ce, la veille de la réparation.
Gâcher le mortier de réparation
Fait de ciments spécifiques, de sable et d’additifs, les mortiers de réparation disponibles sur le marché sont conçus pour réparer tous types d’endommagement. L’un de leurs atouts est qu’ils sont utilisables aussi bien par les professionnels que par les particuliers. Sans avoir des connaissances en maçonnerie ou en coulage de béton, vous pouvez donc gâcher un mortier de réparation pour remettre en état du béton détérioré chez vous. Le produit est vendu dans un sac sur lequel sont écrites les instructions à suivre pour le gâcher.
Au cas où vous voudriez fabriquer vous-même votre mortier de réparation, les matériaux de base à avoir sont le sable fin, l’eau et le ciment. Pour donner une bonne accroche au mortier, utilisez une solution de latex ou de la résine d’accrochage. Le dosage à respecter est le suivant :
- 1 volume de ciment pour 2 volumes de sable
- 1 volume de résine d’accrochage pour 2 volumes d’eau
Vous pouvez également utiliser de l’eau de gâchage pour accroître la capacité d’adhérence du mortier. Vous aurez à gâcher le mortier jusqu’à ce qu’il ait une consistance ferme.
Appliquer la solution d’accrochage et le mortier
La quatrième étape pour la réparation de béton détérioré est l’application d’une solution d’accrochage et du mortier. Également appelée barbotine, la solution d’accrochage s’obtient grâce à la dilution d’une résine d’accrochage à base de latex dans de l’eau. Le dosage entre les deux matériaux peut varier en fonction des propriétés de la résine. Mais généralement, on recommande 1 volume de résine pour 2 volumes d’eau. Appliquez la barbotine sur la partie à rattraper à l’aide d’un pinceau ou d’une brosse.
Avant que la solution d’accrochage sèche, appliquez le mortier à l’aide d’une truelle. Serrez fortement le mortier dans la zone endommagée. Vous pouvez faire attention à l’épaisseur du mortier afin qu’il n’occasionne pas une différence de relief au niveau du support en béton. Mais nous vous conseillons de bien charger la zone de mortier, quitte à la lisser après. Lorsque vous constatez que le mortier durcit, vous pouvez passer à la finition.
Réaliser les finitions
La cinquième et dernière étape pour reconstituer une zone de béton détériorée consiste à réaliser les finitions. Suite à l’application du mortier, la surface traitée aura forcément un aspect différent des autres parties. S’il s’agit d’une partie visible, la mise en conformité de toute la structure est importante pour des raisons d’esthétique.
Dans le but de voiler la réparation, vous pouvez appliquer un nouvel enduit ou une nouvelle peinture à l’ensemble du bâtiment. Cependant, si la zone concernée n’est pas trop marquée, vous pouvez vous contenter d’appliquer seulement à cet endroit la peinture ou l’enduit qu’il faut après séchage complet du mortier.
Faire un traitement spécifique en cas de corrosion des armatures
Un béton sain crée un milieu basique pour les barres d’acier qu’il renferme. Mais les armatures proches de la surface et donc exposées à des facteurs externes sont susceptibles de connaître des problèmes de corrosion. Dans ces cas, trois solutions se présentent, à savoir la réparation traditionnelle, les traitements électrochimiques et l’application d’inhibiteurs de corrosion.
La réparation traditionnelle s’effectue en plusieurs étapes. Essentiellement, vous devez enlever le béton d’enrobage qui n’adhère pas à la zone concernée pour mettre à découvert les armatures rouillées sur au moins 5 cm. Pour ce faire, vous devez utiliser des techniques telles que le burinage, le décapage à haute pression ou chimique, le bouchardage, le sablage à sec ou humide… Les armatures corrodées sont à éliminer et à remplacer ou à renforcer avec d’autres. Choisissez les armatures en acier conformes à des normes européennes comme NF EN 10080. Enfin, vous devez reconstituer le béton d’enrobage.
Quant aux traitements électrochimiques, ils sont de divers ordres. Il y a notamment :
- la protection cathodique à courant imposé qui consiste à diminuer le potentiel électrique de corrosion des armatures
- la protection galvanique consistant à créer un courant galvanique sans alimentation électrique dans les armatures corrodées
- la déchloruration visant à extraire des chlorures et à créer des ions hydroxydes dans la partie du béton détérioré pour ralentir la corrosion
- la réalcalinisation dont le but est d’augmenter le taux d’alcalins dans la zone carbonatée pour mettre fin à la corrosion
Vous aurez sans doute remarqué que les traitements électrochimiques ne peuvent être effectués que par des professionnels.
Ce n’est pas le cas des inhibiteurs de corrosion que vous pouvez vous procurer sur le marché et appliquer sur les parties détériorées vous-même. Ce type de produit se présente sous la forme de liquide à pulvériser ou de gel à passer sur la zone où les armatures sont endommagées. Une fois appliqué, l’inhibiteur pénètre dans le béton par capillarité pour freiner la carbonatation du béton. Après traitement, la zone doit être couverte d’un revêtement de protection.